J’AI COURU COMME DANS UN RÊVE : Le sublime de la vie

“Nous sommes tous les personnages d’une pièce absurde…Mais le sublime, il est partout.” Dans cette création du collectif Les Sans Cou, tout va très vite. Ce rythme fou supporte une plume subtile d’urgence, qui convie à la fois le passé et un avenir coupé. Du rire aux larmes, des larmes au rire, J’ai couru comme dans un rêve nous happe dans un jeu inattendu, en rupture, incontrôlable… Le théâtre de la vie !


Une fois n’est pas coutume, parlons théâtre ! J’ai couru comme dans un rêve est la création collective des Sans Cou, une compagnie de jeunes acteurs aussi talentueux que singuliers. Ensemble, ils défendent sur scène le même but : jouer un théâtre de notre temps, pratiquer l’art du décalage, mêler le sublime et le ridicule, la sincérité avec la démesure… Raconter des histoires surtout, de grandes histoires. Et comme à une veillée, être le feu autour duquel les spectateurs viennent réchauffer leur âme fatiguée.



Mais revenons à la pièce ! Emporté dans une course folle, le lecteur navigue entre rêve et réalité, rire et larmes, grotesque et poésie… Les scènes de vie réelles s’alternent avec les songes que fait Martin lorsqu’il s’évanouit. Éveillé, le jeune homme se réfugie auprès des siens, florilège de personnages à travers lesquels chacun peut se reconnaître. D’abord son frère, Gabriel, alias Tyson Gaby. Chanteur à succès blasé, la célébrité l’ennuie. Suit Blandine, la sœur cadre qui ne prend pas le temps de vivre. Au point qu’elle passe à côté du bonheur. Pourtant, il est là, juste sous ses yeux… Il danse la gigue même ! Une sarabande dans laquelle Joseph, le compagnon d’enfance, rêve de l’entraîner. Arrive enfin l’oncle Ben’s, le tuteur, l’ami.

Mais si tu veux un petit aperçu de ce que ça donne sur scène…

LE BONHEUR SE CACHE DANS LES DÉTAILS

Ode à la vie, J’ai couru comme dans un rêve en interroge la finalité. Partir lorsque tout commence… Partir alors qu’il reste tant à accomplir… Partir avec l’impression que son temps sur Terre n’a servi à rien ! Pourquoi ? Question cruciale pour Martin. Au cours de ses malaises successifs, sa réalité laisse donc place à Féodore, le metteur en scène, le dramaturge, l’auteur de ses jours. Dieu, ange ou mentor, ce dernier pousse notre malade à reconsidérer son existence. Guide bienveillant, il lui montre que chaque petit bonheur a son importance : le sublime se trouve dans ses maladresses, l’amour donné à Sara sa compagne, son soutien sans faille envers Joseph, ses efforts pour sa famille



Une vie réussie ne tient pas dans la gloire flamboyante – Gaby n’est-il pas malheureux malgré sa fortune ? – mais par la liberté qu’on se donne et le dévouement apporté aux siens. En cela, Martin coche toutes les cases. De fait, “on reste pas en vie parce qu’on a peur de la mort, on reste en vie parce qu’on l’aime cette putain de vie, parce que le sublime est partout, le sublime il est entre nous, entre nos regards, entre nos corps (…) Le sublime, il est dans notre espérance !”


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