LE SPLEEN AVANT BAUDELAIRE : UNE EXPLORATION HISTORIQUE

Le sais-tu ? Charles Baudelaire n’a pas inventé le spleen ! Ce terme existait bien avant lui… Il s’agit d’un anglicisme qui désigne l’ennui de toutes choses, une mélancolie profonde, voire un certain dégoût de la vie.


Étymologiquement parlant, le mot anglais “spleen” se traduit par “rate”. Oui, je parle bien de l’organe ! Le sens en français, “mélancolie”, vient du fait que l’ancienne médecine associait la dépression à la bile noire, prétendument sécrétée par ce corps immunitaire. Si la science a, depuis longtemps, infirmé une telle théorie, le nom garde sa signification figurée : abattement, ennui, nostalgie… Pourquoi ? Parce que l’idée qu’un dysfonctionnement de la rate affecte le caractère s’est imposée dans le langage courant, comme l’attestent les expressions “se faire de la bile” ou “se mettre la rate au court bouillon.”

UN MAL COULEUR DU TEMPS

Le spleen façon Baudelaire renvoie au vertige d’une descente interminable, à un malaise existentiel qui semble sans fin. L’auteur des Fleurs du Mal évoque bien une maladie, mais sa source prend dans le temps, ce temps passant si vite qu’il nous emporte tous les jours vers la tombe. Contre cela, aucun remède, pas même le bonheur. Les textes baudelairiens expriment parfaitement cette lutte entre mal de vivre et idéal : chaque fois que le poète parvient à apprécier un moment merveilleux, il retombe dans le désespoir.



Un abattement dans lequel l’écrivain s’agrippe volontairement. Son état psychique l’inspire artistiquement. Il s’y complaît d’ailleurs, non sans masochisme : comme un moteur, le spleen l’incite à rechercher l’épanouissement, dans une quête d’absolu qui le raccroche à la vie. 

En lui réservant une vocation poétique, Charles Baudelaire offre à ce mot – aux origines plutôt ingrates – sa vraie noblesse.


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