
“Pour vivre heureux, vivons cachés”, “Chacun son métier, les vaches seront bien gardées”, “Rira bien qui rira le dernier”… Mais d’où viennent ces expressions si familières ? D’un seul et même homme : Jean-Pierre Claris de Florian. Considéré comme le meilleur fabuliste français après la Fontaine, cet écrivain prolifique échappe de justesse à la guillotine… pour mourir quelques mois plus tard, trop abîmé par sa détention. Fan de Cervantès, parent de Voltaire, il est à l’origine d’une œuvre colossale. Fables, pièces de théâtre, romans, contes, nouvelles, poésie, tout passe sous sa plume.
Alors qu’il n’a jamais quitté la France, j’ai trouvé chez lui ce que je cherchais depuis longtemps : un poème qui rappelle à n’importe quel baroudeur – qu’il soit touriste ou grand explorateur – les sensations ressenties sur les routes.
À tous les amoureux d’escapades, ce Voyage est pour vous.
Partir avant le jour, à tâtons, sans voir goutte,
Sans songer seulement à demander sa route ;
Aller de chute en chute, et, se traînant ainsi,
Faire un tiers du chemin jusqu’à près de midi ;
Voir sur sa tête alors s’amasser les nuages,
Dans un sable mouvant précipiter ses pas,
Courir, en essuyant orages sur orages,
Vers un but incertain où l’on n’arrive pas ;
Détrempé vers le soir, chercher une retraite,
Arriver haletant, se coucher, s’endormir :
On appelle cela naître, vivre et mourir.
La volonté de Dieu soit faite !
Jean-Pierre Claris de Florian
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