Établissant un rapprochement entre les combats passés, présents et à venir, Rimbaud-Verlaine : Viœlences propose une reconstitution historique très rafraîchissante de la relation qui a lié Arthur Rimbaud avec Paul Verlaine.

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Ils sont quatre. Quatre comédiens belges au talent virevoltant ! Tambours battants, ils tracent à pas cadencés les rapports tumultueux entre le génial Rimbaud et le rêveur Verlaine. Dans cette création, ils relient sur un ton très libre l’Histoire avec des thèmes actuels et féministes. 

Tout commence fin XIXème : Arthur Rimbaud, 16 ans, rencontre Paul Verlaine. Le prenant sous son aile, ce dernier l’embarque dans les mondanités parisiennes, où le jeune homme ne trouve pas sa place. Pourtant, la verve du bouillonnant Rimbaud, sa fougue, son esprit contestataire explosent l’admiration du romantique Verlaine qui, bien que marié, succombe rapidement à la tentation. Cet amour naissant, dévorant, passionnel, signe le début d’une plongée en eaux profondément troubles.

DE POÉSIE EN POLITIQUE

Des cafés enfumés d’absinthe aux barricades de la Commune, du tribunal de Bruxelles aux rue de Charleville Mézières, nous voilà kidnappés pour un voyage dans un siècle dont les enjeux politiques font brutalement penser à notre propre actualité. Bref, une pièce poétique qui, à travers la liaison Rimbaud-Verlaine, dessine un parallèle entre les luttes d’hier et d’aujourd’hui. 

Très moderne, la mise en scène signée Antoine Giet – également excellent interprète de Rimbaud – marque le rythme d’un spectacle haut en couleurs. Là, les acteurs interagissent avec le public (révisez vos poèmes, ça vaut le détour) ! Ici, nos dandys cravatés se balancent sous les stroboscopes, au tempo syncopé d’un son électro. Seul regret : que le côté “sale petite frappe” d’Arthur Rimbaud ne soit pas plus accentué. Cela aurait apporté plus de clarté et d’intensité au cheminement de Verlaine vers la violence. 

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Quoi qu’il en soit, la compagnie Artaban nous offre une pièce intéressante où l’ancien et le nouveau se conjuguent pour mettre en lumière deux des plus grands génies de notre littérature. Intégrant dans les dialogues leurs lettres, poésies et mémoires, elle dénonce au passage la romantisation des relations violentes, dont elle se fait la plus féroce des critiques. 

A bon entendeur… 

^{Rimbaud-Verlaine, Viœulances
Théâtre Épiscène du 6 au 26 juillet 2025.
Mise en scène d’Antoine Giet}