CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT : Un cris d’amour à la terre des Berbères

Avec ce grand roman d’amour, Yasmina Khadra raconte la relation fiévreuse de deux peuples unis dans l’attachement d’une même terre. Sans cacher leurs déchirures ni leurs trahisons, l’écrivain ravive ce rêve de fraternité auquel ils ont pourtant cru jusqu’au bout.


Tout a été dit sur Yasmina Khadra. On ne présente plus cet écrivain aux multiples prix, multiples cultures, multiples vies… Entre l’Attentatles Hirondelles de Kaboul ou encore Les Anges meurent de nos blessures, c’est dans Ce que le jour doit à la nuit que sa poésie suscite la nostalgie.

Cette fresque flamboyante passe par toutes les couleurs de l’amour : le sentiment patriotique d’un peuple, l’affection des Pieds Noirs pour la terre où ils ont grandi, la passion furieuse entre un homme algérien et une femme française, l’attachement filial, l’amitié, la tendresse singulière qui unit un couple vieillissant… Au fil des pages, ces couleurs brossent pourtant un tableau tragique : deux nations éprises d’un même pays. Jusqu’à la rupture



Tel un peintre penché sur son œuvre, l’auteur esquisse par touche ce bout d’Orient des années 50 où, malgré certaines ingérences, les confessions se côtoient pacifiquement. Il hurle le cri de l’Algérie déchirée par la guerre, les tourments d’un adolescent écartelé entre deux cultures, ses peurs et ses désirs, ses origines, ses amis… Mais il chante aussi l’histoire d’un amour magnifique, métaphore de la rencontre tumultueuse d’une France fière avec la Terre des Berbères.
Comme l’affirme Jonas, ce coin magique d’Afrique n’a jamais eu besoin des Européens: “Il y a bien longtemps (…) un homme se tenait à l’endroit où vous êtes. Lorsqu’il levait les yeux sur cette plaine, il ne pouvait s’empêcher de s’identifier à elle. Il n’y avait pas de routes ni de rails, et les lentisques et les ronces ne le dérangeaient pas. Chaque rivière, morte ou vivante, chaque bout d’ombre, chaque caillou lui renvoyaient l’image de son humilité. Cet homme était confiant parce qu’il était libre.”

Mohamed Fellag dans le film d’Alexandre Arcady Ce que le jour doit à la nuitLe Monde)

LE COURAGE D’ÊTRE SOI-MÊME

Yasmina Khadra dévoile un roman profondément humain, généreux, complexe et fou ! Dans un tourbillon, Ce que le jour doit à la nuit nous ramène à la dignité d’homme, à l’importance du souvenir, au respect envers les femmes, à l’honneur et au mépris du renoncement. 
Alors vas-y, ouvre ce livre ; laisse-le te parler des racines, de ce qui construit une vie, du courage d’être soi sans mièvrerie, sans concessions, sans facilité… Mais surtout sans mensonges.



Khadra pose également cette question, toujours d’actualité : à qui la terre appartient-elle ? À ceux qu’elle a vu naître ? À ceux qui la défendent ? À ceux qui croient en elle ? Ne pourraient-elle pas dépendre des personnes qui l’aiment, tout simplement ?

Moralité : “Celui qui passe à côté de la plus belle histoire de sa vie n’aura que l’âge de ses regrets, et tous les soupirs du monde ne sauraient bercer son âme (…) Si tu veux faire de ta vie un maillon d’éternité (…) aime de toutes tes forces, aime comme si tu ne savais rien faire d’autre, aime à rendre jaloux les princes et les dieux. Car c’est en l’amour que toute laideur se découvre une beauté.


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Un commentaire Ajouter un commentaire

  1. Avatar de radjeldz radjeldz dit :

    C’est le roman de l’amour d’un pays, mon pays, un roman sur l’amour  » à fonds de peau » et toujours la lumière, j’ai adoré le livre et évidemment pas le film

    Aimé par 1 personne

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